Une bonne soixantaine de personnes a assisté, jeudi 5 mai au Moment convivial organisé au restaurant scolaire.
Cinq jeunes instrumentistes qui se sont rencontrés au CRR (Conservatoire à Rayonnement Régional) de Toulouse. Ils s’étaient donné rendez-vous à Champagne avant de se rendre ensemble à un stage organisé au Conservatoire d’Angoulême, ce week-end, et c’est pour cette raison qu’ils nous avaient proposé de jouer et nous faire profiter de leur passion et… de leur talent !
Comment leur refuser de jouer à Champagne ? C’était impossible !.. et nous avons organisé ce Moment convivial un peu dans l’urgence ! Ce qui explique que, sur l’affiche, elles ne sont que deux en photo (pardon aux trois autres) et qu’il n’y a que quatre noms (pardon à Anaëlle !). C’est que nous avions un problème matériel : pas de piano. Sauf que Jean-Daniel PONTET, toujours prêt à rendre service, nous proposa un clavier numérique… mais l’affiche était déjà faite et collée dans le village… Par ailleurs, nous avions peur que l’acoustique du restaurant scolaire ne ruine le concert. Mais il était trop tard pour demander l’autorisation d’utiliser l’église. Bref, encore toutes nos excuses… on fera mieux la prochaine fois, c’est promis ! Le principal, c’était la grosse envie que Camille et ses amis avaient de jouer… et ils ont pu le faire ! Et, en fin de compte, l’acoustique du restaurant scolaire n’est pas si mauvaise que ça !
Alors, pourquoi voulaient-ils jouer à Champagne ? Eh bien, tout simplement, parce que la violoniste, Camille GARIN, est originaire de Champagne et certains d’entre vous connaissent probablement ses parents.
Bref, nous avons été sacrément gâtés ! Près d’une heure et demie de concert (rappel compris), un programme couvrant diverses époques (du baroque au romantisme) et permettant à chacun de nous donner une idée de son talent, en solo ou à plusieurs.
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Ainsi, trois des filles nous ont-elles interprété en solo des œuvres de Jean-Sebastien Bach : la Courante de la Quatrième suite pour l’altiste Adèle GINESTET, la Courante de la Quatrième Suite et le Grave de la Deuxième sonate pour Camille, le Prélude de la Troisième Suite pour la violoncelliste Lucie O’CONNELL. En duo, Théodore ALAM, lui aussi violoniste, et Anaëlle REITAN nous offrirent la Fantaisie de Faust de Wienawski, Camille et Adèle le Premier Mouvement du Duo pour violon et alto de Mozart, une transcription pour leurs deux instruments du lied de Schubert Le Roi des Aulnes ainsi que la Passacaille pour violon et alto de Halvorsen d’après un thème de Haendel. Et, tous ensemble, ils se lancèrent avec entrain dans le Premier mouvement du Quintette avec piano de Dvořák ! Je pense que le public a su leur montrer son enthousiasme et sa reconnaissance !
Après quoi… nous passâmes à table, car la maman de Camille et ses amies avaient préparé pizzas, cakes salés et autres gourmandises ! Elles avaient pensé à tout !
Pour terminer, je vais vous présenter rapidement les cinq musiciens. Ils ont entre 17 et 19 ans et suivent une scolarité aménagée entre Lycée et Conservatoire. Leur objectif ? faire de leur passion pour la musique et pour leur instrument un métier (il me semble qu’aucun d’entre eux n’a utilisé le mot «carrière»). Ils m’ont tous frappée par leur modestie et leur réalisme (aucun ne m’a parlé de «don», mais de travail, de nécessité de pratiquer pour progresser).
D’abord, deux constatations qui viennent infirmer bien des clichés. Mise à part Camille, ils ne viennent pas de familles où l’on pratiquait la musique et, même, leurs parents n’étaient pas spécialement mélomanes… Ils ont donc véritablement choisi de jouer, ils n’ont pas été poussés par leurs parents à le faire. Par ailleurs, aucun des cinq ne m’a donné de raison rationnelle à son choix d’instrument : ça leur est venu comme ça et ils n’en ont pas démordu ! Chacun d’entre eux m’a raconté sa passion pour son instrument, son répertoire, les possibilités qu’il offre… Ils m’ont tous parlé de leur bonheur à jouer en ensemble… mais ça, on avait pu le constater !!!
Adèle vient de Rodez. Elle a choisi l’alto à 9 ans 1/2. Elle intègrera l’an prochain le Conservatoire National Supérieur de Musique (CNSM) de Paris. Elle adore jouer en orchestre et en ensemble de musique de chambre. Son compositeur préféré est Gabriel Fauré. Elle est très tentée par l’enseignement car elle adore déjà retransmettre.
Anaëlle vient de Toulouse (elle est née en Alsace). C’est à 11 ans qu’elle a débuté le piano (elle casse ainsi le nez à l’idée préconçue selon laquelle il faudrait commencer un instrument bien plus tôt !). Elle adore la polyvalence de son instrument, le fait qu’il puisse à lui tout seul remplacer l’orchestre. Elle se régale à accompagner les autres (notamment des chanteurs, ce qui ne me surprend pas… à peine lui avions-nous apporté le clavier qu’elle se lançait dans l’accompagnement de l’Air de Papageno dans le Premier Acte de La Flûte enchantée, autant pour se délier les doigts que pour prendre en main le clavier et choisir ses sonorités… Visiblement, elle l’avait bien travaillé, cet Air !). Elle aimerait bien, elle aussi, enseigner. Son compositeur préféré ? Brahms.
Camille est donc Champagnaise. Elle a choisi le violon alors qu’elle avait 4 ans ! Il y avait un piano, certes, et «beaucoup de musique à la maison», mais elle ne se met au clavier qu’accessoirement (pour développer son oreille en matière d’harmonie). Son but ? Être admise au CNSM de Paris après le baccalauréat. Mais pour l’instant, elle adore jouer parce qu’elle adore le partage avec les autres instrumentistes autant qu’avec le public, et parce que, pour elle, «la musique nous fait du bien». Elle prend très au sérieux ses études et parle de la nécessité de travailler son instrument mais ajoute aussitôt qu’elle «s’amuse en jouant», même quand elle fait des exercices techniques, parce qu’on joue de la musique, on joue d’un instrument… Ce qu’elle veut, c’est vivre de sa passion, jouer à plusieurs, avoir le plus possible d’occasions de jouer en orchestre, voire voyager au sein d’un orchestre. Elle n’a pas de compositeur préféré parce que entrer dans une œuvre, même si elle n’a pas d’a priori favorable, c’est pour elle avoir l’occasion de découvrir ce morceau de l’intérieur, comprendre comment il a été composé et, donc, pourquoi il a été écrit.
Lucie vient d’Agen. C’est à six ans qu’elle a décidé d’apprendre le violoncelle. Musique de chambre ou orchestre ? elle ne tranche pas. Elle aime les deux et insiste sur l’étendue du répertoire qui lui est ouvert. Elle souhaite aller le plus loin possible dans le chemin musical qu’elle a entrepris. Elle ne peut pas non plus trancher entre Brahms et Schubert, elle les aime tous les deux !
Quant à Théodore, il vient de Toulouse. Lui aussi avait 4 ans quand il a choisi d’apprendre le violon… sans savoir pourquoi, car on n’écoutait pas de musique chez lui. Il aime jouer de la musique de chambre mais rêve d’être soliste dans un orchestre. Il a une passion pour Tchaïkovski, passion renforcée par sa professeur au CRR de Toulouse qui est une violoniste russe !
Encore merci à tous ! Merci aux cinq musiciens de nous avoir fait cet énorme et fabuleux cadeau ! Merci aux spectateurs d’être venus en nombre ! Merci à Madame Garin et ses amies pour le festin inattendu ! Merci merci !
Et nous l’avons dit et nous le redisons à nos jeunes amis musiciens : revenez quand vous voulez ! Et si vous nous prévenez un peu à l’avance, nous vous offrirons le cadre et l’acoustique somptueux de l’église et… vous serez tous les cinq sur l’affiche !!!
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