Je vous propose de découvrir la commune de Champagne au travers de ma collection de cartes postales anciennes.
Pour chaque carte, (sauf pour les vues aériennes) une photo récente a été prise. Vous pouvez utiliser le curseur central (les 2 flèches, en gardant le doigt appuyé sur la souris) et le déplacer latéralement pour comparer les évolutions.
Pour chaque vue, le premier paragraphe décrit la carte postale et le second, l’état actuel (les textes sont de Jean-Paul Renoux & Roland Clochard).
Je vous souhaite une bonne visite…
Roland Clochard
PS. Soyez patients le temps que les images se chargent…
Entrée du Bourg – Vers la Mairie
Le carrefour de la route de St Agnant.
Le côté champêtre, avec les vieux ormes de la carte postale ancienne a disparu.
Entrée du Bourg – Devant la Mairie


Vers 1935. Les fagots (pour le chauffage et pour les fours des boulangers) sont une source de revenu supplémentaire pour les agriculteurs
Le nouveau carrefour réaménagé avec la traverse. Le calvaire érigé dans les années 50 va être déplacé au chevet de l’église.
Le domaine du Puy – Le logis


Le logis du Puy. De siège d’exploitation agricole au début du XXe siècle, il est devenu une résidence familiale.
Certains bâtiments qui fermaient la cour ont disparu.
Le domaine du Puy – Le Puits et les dépendances


Les dépendances du domaine du Puy « les communs ». Le puits et le timbre servaient à abreuver les troupeaux.
Aujourd’hui, les dépendances sont une propriété séparée. Le puits et le timbre ont disparu et les arbres ont envahi l’arrière-plan.
Route de St Jean d’Angle – Arrivée du tram à la gare
Le chemin de fer à voie étroite (1 mètre) reliait Saintes à Marennes de 1904 à 1932.
L’arrivée sur Champagne par la route de St Jean d’Angle est aujourd’hui bordée d’arbres qui cachent le village (mais pas le clocher immuable). Sous les arbres, le ballast de la voie existe encore.
Au premier plan, la gare et l’église en fond


La petite gare du « Tram » vers 1910. Belle vue sur le village, l’église et son presbytère. On voit les vergers en arrière des maisons du bourg.
L’école communale de Champagne a ouvert ses portes en 1960. Elle est construite sur l’ancienne emprise ferroviaire. Le restaurant scolaire a été bâti sur l’emplacement de la gare. Cet ensemble masque désormais la vue sur le village.
Gros plan sur la gare et sur l’église en fond


De plus près, la petite gare et sa boîte aux lettres qui semble faire la fierté des habitants. La Poste, combinée avec le chemin de fer, brisaient l’isolement des villages.
Les équipements modernes de l’école : salles de classe, salle de motricité, restaurant scolaire sont toujours surplombés par la vieille église.
Vue sur l’église et la cure prise depuis l’école
Le bourg au début du XXe siècle, vers 1935, vu du côté des jardins et depuis le remblai du chemin de fer.
Peu de choses ont changé si ce n’est la végétation qui masque les maisons et le presbytère.
L’avenue principale – À gauche le café, à droite l’épicerie


Même endroit, mais le point de vue est inversé. On peut noter que le revêtement calcaire de la chaussée est parsemé de bouses et de crottin.
L’épicier Maurice Guérin attend sa clientèle sur le seuil de sa boutique.
Aujourd’hui, la chaussée et les trottoirs ont été refaits aux normes actuelles. La vitesse est limitée et l’un des trottoirs a été élargi permettant le passage des fauteuils roulants et des poussettes.
L’avenue principale – À gauche l’épicerie, à droite le café


Le cœur de bourg dans les années 1930. Les fils électriques ont fait leur apparition et le modèle d’automobile a changé.
À propos de la voiture, selon les dires, c’était celle d’un horloger qui venait récupérer chez l’épicier, les montres à réparer.
À droite, on distingue l’enseigne de la pension Étourneaud signalant son emplacement.
Les bâtiments de la pension Étourneaud ont depuis longtemps laissé place aux habitations et à l’atelier de menuiserie des frères Brissonneau.
L’avenue principale – À gauche l’épicerie, à droite le café


Le cœur du bourg avec l’épicerie Guérin à gauche et la pension-café Etourneaud à droite. L’absence de fils électriques permet de dater cette vue des années 20.
L’épicerie a disparu, les fils électriques aussi. Tous les réseaux ont été enfouis au début des années 2000 comme pour retrouver l’agrément visuel du bâti.
Vue de l’église depuis la rue de l’église


L’église romane veille depuis bientôt mille ans sur son vieux village et sa rue centrale qui menait à une antique porte médiévale démantelée au XVIIIe siècle.
L’église Saint-André – Vue de l’angle de la place


Cœur patrimonial de Champagne, l’église est le seul bâtiment présent depuis le XIe siècle qui veille sur les maisons du bourg. L’église ne change pas. Seuls les arbres au gré des plantations permettent de dater les photos : les marronniers et les tilleuls restant après la tempête de 1935.
Les cerisiers du japon des années 70 ont été remplacés depuis par des tilleuls.
L’église Saint-André – Vue de l’angle de la place


L’église Saint-André, mi-romane, mi-gothique, imposante, a été fortifiée pendant la guerre de Cent ans comme l’ont révélé les fouilles récentes.
Le clocher et le chevet de l’église – Vue depuis le parc du presbytère
Le clocher roman et le chœur gothique vus du sud depuis les jardins du presbytère.
Aujourd’hui privés, les jardins se sont peuplés d’arbres.
L’intérieur de l’église Saint-André


L’intérieur de l’église, et plus précisément le chœur gothique, datent du début du XIIe siècle.
Aujourd’hui, le décor plus dépouillé met bien en valeur l’élégance du premier gothique rayonnant de Saintonge.
La sainte table a été enlevée et l’ancien autel remplacé par un plus sobre, l’officiant faisant face au fidèles.
L’intérieur de l’église – Vue sur les fonds baptismaux


L’intérieur de l’église du côté de l’entrée (cette vue n’est pas une carte postale mais une photo).
Les fonds baptismaux étaient situés à l’entrée de l’église, juste à côté du bénitier. Ils ont été déplacés dans les années 80 dans la chapelle sous le clocher.
Les drapeaux ornent la plaque des Morts pour la France dont la liste diffère un peu de celle du monument aux morts.
Les tableaux peints du chemin de croix sont accrochés aux murs.
Les statues ont été déplacées à d’autres emplacements dans l’église et le chemin de croix remplacé par un plus sobre.
Le portail roman de l’église Saint-André


Le porche roman, joyau de l’église, ouvrait l’église au nord, du côté de l’ancien cimetière. Il a été fermé au XVIIIe siècle. L’état de dégradation de la maçonnerie conduit à envisager sa restauration dans son état initial.
Cette vue peut être facilement datée. Le jeune homme debout, d’une douzaine d’années, est Maurice Guérin né en 1897. Il deviendra plus tard l’épicier de Champagne. Cette photo aurait donc été prise vers 1909.
Le portail roman de l’église Saint-André


Les colonnes et les voussures (en partie masquées) abritent des thèmes et des décors classiques des sculpteurs romans du XIIe siècle : feuillages, dragons et chimères.
Le sol de l’ancien cimetière a été abaissé de 50 cm lors de son « déménagement » au XIXe siècle.
Le chevet de l’église Saint-André


Vue de l’élégant chevet gothique de l’église Saint-André. Le muret qui délimite l’ancien cimetière est toujours là. Les récentes fouilles ont confirmé la présence de tombes remontant au Moyen Age. Seuls les arbres ont changé (ici vers 1900 ; des marronniers).
Le chevet de l’église Saint-André


Vue du chevet de l’église. On peut noter que les murs et les fenêtres ont été débarrassés des végétations envahissantes.
La chaussée et les trottoirs ont quant à eux été refaits.
Vue sur l’église et la place, devant le café


Cette vue générale de la place et de l’église montre un village très actif au début du XXe siècle avec à gauche « l’Auberge de l’Espérance ».
On distingue sur la droite un petit bâtiment qui fut une épicerie puis la boutique du boulanger Benon.
Le chevet de l’église et la place
Le cachet de cette carte (18-08-1909) est un cachet dit « convoyeur ». Cette carte a été oblitérée dans le train, dans le sens Marennes à Saintes. Il permet de dater cette vue antérieurement à 1909.
Les cabanes de l’actuel chantier de la traverse vont bientôt laisser place à une place complètement réaménagée et végétalisée.
Le calvaire auparavant situé au carrefour de la route de St Jean d’Angle sera prochainement érigé au chevet de l’église.
L’avenue principale longe la place – À droite, une épicerie-mercerie
Quatre épiceries siégeaient au bourg dans l’entre-deux guerres. Elles avaient toutes une activité de mercerie car chacun confectionnait ses vêtements soi-même. On pouvait aussi faire appel à une couturière à domicile.
Les commerces n’existent plus. Ils ont été transformés en maisons d’habitation.
L’avenue principale le long de place
La présence des arbres encore debout sur la place de l’église permet de dater la photo d’avant la tempête de 1935 voire même avant 1932 car aucun poteau électrique ne figure sur la prise de vue.
Le mur massif de l’enclos du cimetière est toujours en place. L’avenue a été récemment réaménagée.
À la demande de l’architecte des bâtiments de France, les trottoirs ont été réalisés en béton gris balayé afin de mettre l’église en valeur.
L’avenue principale en direction de Pont-l’Abbé


Sur cette vue des années 1920, l’épicerie à droite était dotée d’un téléphone. À gauche, la grange fut un temps l’atelier du garagiste Triou. Actuellement, c’est un garage privé.
Pour une meilleure sécurité, des bandes de pavés collés ont été posées afin de matérialiser les différentes impasses et les passages pour piétons.
Vue sur le pont de l’Enet en direction de Pont l’Abbé


Le chemin de « charrette », a été transformé en route carrossable à la fin du XVIIIe siècle par l’intendant Reverseaux.
Cette voie a toujours été un axe vital pour la vie économique de la région.
La circulation est toujours intense sur cette route très fréquentée reliant St Jean d’Angély à l’Île d’Oléron. À l’entrée du bourg, des aménagements spécifiques sont destinés à faire baisser la vitesse des automobiles.
Vue du pont de l’Enet – à gauche, le lavoir


Cette photo montre l’importance des équipements bordant le cours de l’Enet, canalisé au XIXe siècle : le lavoir communal à gauche et la rampe d’accès à droite.
Charrettes, troupeaux et lavandières se partageaient les abords du pont sur « le canal de Champagne » qui était souvent encombré.
Vue du pont de l’Enet – L’abreuvoir
Deux fois par jour, on emmenait les troupeaux « au canal ». Ils empruntaient la rampe pour s’abreuver et « faire trempette ».
Le pont a été totalement démonté dans les années 80 et renforcé pour accueillir les camions et des engins toujours plus lourds et plus encombrants.
Vue du pont de l’Enet – L’abreuvoir
Vue sur la rampe prise depuis la rive gauche. Elle a été pavée pour les troupeaux. Au milieu du XXe siècle, il y avait un millier de bovins à Champagne.
Une chaîne traversait l’Enet pour empêcher les animaux de remonter le canal.
La « pelle » constituée de deux lames que l’on lève en hiver et que l’on baisse au début de l’été permet de réguler le niveau de l’eau en amont. Elle est toujours fonctionnelle et a été rénovée en même temps que le pont.
Vue sur le pont de l’Enet en direction de Champagne
Cette vue est une reproduction d’une carte photo prise avant le pont de l’Enet en venant de Pont l’Abbé. La majestueuse église Saint-André y tient la place centrale. Des deux côtés les arbres sont magnifiques avec un marronnier au premier plan et des peupliers au second plan.
Aujourd’hui, la vue est beaucoup plus dépouillée, laissant une vue panoramique sur le bourg.
NB : Je recherche une version originale de cette carte postale. Si vous la possédez, je suis acheteur (Roland)
Vue sur Champagne depuis Gâtechoux
Les bords de l’Enet sont occupés par des taillis. Plus tard, ils seront plantés en peupliers. Cette carte a été oblitérée dans le train, sur le tronçon allant de St Porchaire à Taillebourg. Le cachet « convoyeur » est daté de Sept 1908.
Il permet de dater cette vue antérieurement à 1908.
Les charrettes ont disparu. Les véhicules automobiles et la signalisation routière ont envahi le paysage.
Vue sur Champagne depuis Gâtechoux
Belle vue de l’arrivée sur Champagne en venant de Pont l’Abbé. L’église, majestueuse, domine les maisons serrées du village.
Des aménagements de sécurité obligent les véhicules à ralentir avant de traverser le bourg.
Le petit train devant le domaine du Bouil


Cette vue n’est pas une carte postale mais une reproduction issue d’une photo sur plaque de verre. Le petit train monte la côte à toute vapeur, en direction de Pont l’Abbé.
Aujourd’hui, les rails et le ballast ont disparu et la voie rendue à la culture.
Vue d’ensemble du domaine du Bouil
Vue du domaine du Bouil (XVIe – XVIIIe siècle) et son imposant logis. Le mur d’enceinte et le pigeonnier, marques des logis nobles, sont toujours là.
En contre-bas du logis, les mottes sont toujours cultivées. La chaussée qui mène au village est réhaussée afin de pouvoir y accéder lors des inondations dues aux orages. Les fils électriques et téléphoniques sont disgracieux mais néanmoins nécessaires.
Le Bouil – Le porche et le pigeonnier


Le pigeonnier (« la fuye ») datant de 1597 et le porche de 1774 marquent les principales étapes de la construction des bâtiments du domaine du Bouil qui siège au milieu d’une propriété de cent hectares.
La toiture pointue du pigeonnier menaçant de s’effondrer a été rasée en 1966. La charpente à deux pentes, réalisée alors, enlève à la fuye son caractère original mais a permis de préserver la bâtisse et ses boulins. Le pigeon en fonte qui culminait au faitage a été fixé sur la façade.
Le Bouil – Le porche et le pigeonnier


Cette vue date du début des années 70. Le toit du pigeonnier est à deux pentes. Un magnifique rosier aux fleurs blanches est planté entre le porche et la porte.
Le pigeonnier a été récemment vendu. Les acheteurs vont le transformer en habitation originale.
Les vues d’avion
Cette vue aérienne de l’église date des années 60 comme le prouve la présence, en arrière-plan, de l’école flambant neuve. Elle a ouvert ses portes en 1960.
Cette photo de l’église et du cœur du bourg a probablement été prise dans les années 1930-1940. En bas à gauche, les maisons de l’ancienne prévôté.
Entre l’immédiat avant-guerre et les années 50, peu de choses ont changé. Noter la blancheur soigneusement entretenue des bâtiments et la présence de plusieurs fermes d’élevage au cœur du village.
Cette vue date des années 70. L’église y tient la place centrale. On y voit en bas, la salle des fêtes construite devant la Mairie au début des années 60.
Quelques cartes fantaisie
Et pour finir, ce n’est pas une carte postale mais une photo mémoire :
L’inauguration du calvaire


Le Père Guillaume, avec la barbe blanche, est photographié ici pendant les vacances d’été 1954, posant devant le calvaire flambant neuf en compagnie de membres belges de sa congrégation. Le calvaire a été déplacé au chevet de l’église durant les travaux de voirie et de la place de l’église en 2022.
Voilà… J’espère vous avoir fait rêver et remémorer vos souvenirs.
Si vous disposez de cartes postales de Champagne que je n’ai pas, je peux les scanner et les mettre en ligne en les insérant dans cette présentation. Il suffit d’envoyer un courriel à mairie@champagne17.fr et je vous recontacterai.
Roland Clochard